Tranches de Doc

Aaron Swartz, the Internet own boy

Surdoué, génie, hacker, activiste, criminel… c’est souvent par cette série de mots que l’on décrit Aaron Swartz. Cependant, ils ne permettent de dépeindre qu’une infime partie de l’extraordinaire personnalité d’Aaron Swartz.

Aaron Swartz, c’est l’enfant d’internet. Très tôt, il s’intéresse à l’informatique, au web et à l’open-source. À seulement 12 ans, il met au point Info Network, un projet précurseur de Wikipédia. À 14ans, il fait partie de l’équipe qui cofonde le RSS. À 15 ans, il collabore avec Lawrence Lessig sur les Creative Commons. À 16 ans, il entre à Stanford… Lorsque l’on regarde son parcours, on ne peut que se dire qu’Aaron Swartz est un prodige!

Mais octobre 2010, la vie d’Aaron bascule. Depuis plusieurs semaines, à l’aide d’un ordinateur caché dans un placard du Massachusetts Institute of Technology (MIT), il télécharge l’intégralité de la base de données de Jstor, l’une des principales bases de publications scientifiques et dont l’accès est payant en dehors des campus. Aaron Swartz milite depuis des années pour la libre circulation des connaissances et il est à l’origine du Guerilla Open Acces Manifesto, un manifeste pour un savoir commun et libre (en VF. ici). La pratique de JSTOR de faire payer pour accéder au savoir scandalise Aaron Swartz, pour qui ces articles auraient dû être accessibles à tous librement (cf. les enjeux de l’IST).

Le FBI n’a pas pris le temps de savoir pourquoi Aaron avait téléchargé tous ces articles: voulait-il les publier en ligne? Ou comme le disent ses proches, allez-t-il les utiliser pour un projet personnel? Arrêté puis libéré sous caution et menacé de 30 ans d’emprisonnement, Aaron Swartz s’est suicidé avant la tenue de son procès. Il n’avait que 26 ans.

Le documentaire The Internet’s Own Boy dresse un long et beau portrait de ce militant des libertés numériques. C’est aussi une entrée dans l’histoire du web, des creative commons et des dérives faites autour de la marchandisation de la connaissance. Je ne peux que vous recommander de regarder cet exceptionnel documentaire (en licence CC BY NC SA).


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Pour ceux qui voudraient approfondir leur réflexion sur les travaux d’Aaron Swartz, je vous conseille la lecture de Celui qui pourrait changer le monde: Aaron Swartz: écrits, préfacé par Lawrence Lessig, et paru en mars dernier aux éditions B42. Cet ouvrage m’a complètement scotché et je ne peux que tristement penser à la citation de Jonathan Swift:

Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le reconnait à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui.

Bon visionnage!

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